Musique Traditionnelle Saoudienne : un Riche Héritage Bédouin

Pays hospitalier aux plages et aux architectures spectaculaires, l’Arabie saoudite est l’une des destinations les plus en vogue. 

Son riche patrimoine culturel, et plus précisément sa musique traditionnelle figure parmi ses plus grands attraits. 

Allons donc à la découverte de cette musique traditionnelle saoudienne, façonnée par les pèlerins et les bédouins. Ces peuples historiques ont apporté les influences musicales des pays du monde entier.

Musique traditionnelle saoudienne : Une musique influente à découvrir

La musique traditionnelle saoudienne puise en effet son influence dans son héritage, transmis depuis des siècles.

Pendant longtemps, cette musique est restée très limitée, car les habitants, les Bédouins, avaient un mode de vie migratoire qui les empêchait de transporter des bagages supplémentaires comme  les instruments de musique.

Mais grâce aux poètes, la musique traditionnelle saoudienne a trouvé sa voix et a pu se transmettre de génération en génération.

En effet, les poètes munis de leurs instruments composaient de belles chansons qui ravissent l’âme et suscitent l’enthousiasme religieux. 

Parmi les nombreuses composantes de la musique traditionnelle de l’Arabie saoudite, nous pouvons citer : 

Les chants et mélodies traditionnels propres aux régions saoudiennes

La musique folklorique ou traditionnelle de l’Arabie Saoudite varie d’une région à l’autre.  Cependant, tous les chants traditionnels sont composés suivant le principe des maqâmât qui constitue un genre littéraire d’origine arabe.

Les maqâmât sont des récits courts considérés comme les transcriptions orales d’une anecdote appelée le « khabar ».

Dans les villes saintes de la Mecque et d’Al-Madinah, les chants folkloriques reflètent l’influence de la culture islamique de ces deux villes. La musique typique la plus populaire est l’al-mizmar qui s’accompagnent souvent  d’une danse du même nom.

Dans la région du Hijaz, par contre, la musique traditionnelle d’al-sihba évoque la poésie et les chants de l’Andalousie médiévale à l’époque de l’occupation musulmane (à la première moitié du VIIIe siècle).

On retrouve également dans d’autres régions du pays des chants traditionnels populaires tels que :

  • Le khaleeji ;
  • Le hadri ;
  • Le majrur ;
  • Les riddiyyah. 

Les poésies sont aussi très réputées dans la culture saoudienne qui leur accorde une immense importance.

Par exemple, Le Nabatî est un poème très souvent associé à la danse et à un instrument de musique.

Ce poème peut être à la fois psalmodié a capella ou accompagné au rabâb (instrument à cordes). Notez que le genre poétique Nabatî peut être composé de strophes rythmées.

La danse traditionnelle populaire : L’Ardha

L’Ardha est une danse traditionnelle originaire de la zone centrale de l’Arabie saoudite appelée le Najd. Cette danse joue un rôle important dans la musique folklorique saoudienne. 

Encore appelée, la danse de l’épée, l’Ardha est exécutée uniquement par des danseurs masculins.

Elle réunit en une seule représentation à saveur antique, des danseurs, des musiciens et un poète qui fait office de narrateur. 

Lors de l’exécution, les danseurs munis de leurs épées viennent côte à côte épaule contre épaule formant un cercle autour du poète. Celui-ci se met alors à chanter en vers, ou en singsong, une courte phrase mélodique, suivant un rythme cadencé par les tambours.

Les musiciens traditionnels les plus populaires

Les musiciens folkloriques saoudiens occupent une place importante dans l’histoire de la musique traditionnelle saoudienne. 

Le plus distingué de l’histoire saoudienne est Tariq Abdulhakeem. Saraj Omar est devenu un compositeur très important après avoir composé la musique de l’hymne national saoudien.

En 1999, le 1er Festival des pionniers arabes, qui s’est tenu au Caire sous le patronage de la Ligue arabe a honoré quatre principaux compositeurs d’Arabie saoudite, notamment : 

  • Tariq Abdulhakeem ;
  • Ghazi Ali ;
  • Mhammed Al- Senan (le premier compositeur à avoir remporté le 1er prix mondial du premier Festival international de la chanson du Nil pour enfants) ;
  • Mohammed Shafique.

La star panarabe Mohamed Abdu, la première pop star d’Arabie saoudite et le regretté Talal Maddah ont, à travers leurs chansons, fait parler d’eux. Dans la même génération, on retrouve les musiciens tels que Abadi al Jawhar et Abdul- Majeed Abdullah.

Musique traditionnelle saoudienne : Les instruments de musiques 

Les nombreuses civilisations régionales du Royaume de l’Arabie Saoudite ont donné naissance à un large éventail d’instruments de musique adaptés au folklore de chaque région. 

D’un point de vue stylistique, les instruments mélodiques sont divisés en deux familles (sahb et naqr) qui se complètent pour créer un son plus travaillé. Voici une liste des plus populaires :

Le Duff ou Daf

Daf est un mot générique utilisé pour définir le tambour sur cadre, un instrument de musique réputé dans le Moyen-Orient, mais il peut avoir des noms différents selon les localités. 

Appelé le Duf en Arabie Saoudite, ce tambour sur cadre circulaire fait un diamètre de 30 cm (pour les petits modèles) et de 60 cm (pour les grands modèles).

Le Duf est très populaire dans la musique arable (genre classique, folk et pop) et permet d’obtenir une section rythmique plus riche.

Ce célèbre instrument date de l’époque préislamique et est également connu sous le nom Riqq en raison de sa fine peau rayée aux côtés. 

Les dufs se déclinent en formes carrées et rondes, en tailles petites et massives. Ils sont souvent réalisés à partir d’un cadre auquel est collée une peau provenant d’une chèvre, d’un cerf ou d’un autre animal.

Le Rebab ou Rabâb et la Simsimiyya

Le Rebab est un violon creux à cordes dites frottées constituées de crin de cheval.  Les Arabes, en particulier les nomades, avaient l’habitude de réciter leurs écrits en ayant leur Rebab à portée de main.

Les rebabs sont des instruments fabriqués à partir de matériaux simples et accessibles aux Bédouins comme le bois et la peau de chèvre. 

En ce qui concerne la simsimiyya, c’est un instrument en forme de lyre pincée classique du Hijaz  dont les cinq cordes sont produites à partir d’un câble en acier.

L’Oud

Le Oud est un instrument très populaire utilisé dans la musique traditionnelle saoudienne. Son nom signifie « fine lamelle de bois » en arabe et fait référence aux lamelles de bois utilisées pour fabriquer le corps de cet instrument en forme de poire.

Le manche de l’oud est court comparativement à la taille de son corps, ce qui permet d’avoir une excellente intonation et en fait un instrument idéal pour jouer selon le principe des maqâmât arabes. 

De plus, l’instrument est réputé pour produire des sons puissants et variés que préfèrent  les meilleurs compositeurs et chanteurs saoudiens.

Les Ouds sont fabriqués à partir de plusieurs matériaux et sont souvent peints ou présentent des inscriptions avec des symboles islamiques assortis. 

Leurs cordes étaient faites à base d’entrailles d’animaux et pincées avec un plectre appelé risha (plume en arabe). Aujourd’hui, on les fabrique avec : 

  • De l’acier enroulé sur du nylon ;
  • Du plastique ;
  • Des écailles de tortue ;
  • De corne d’animal ;
  • De bambou.

Si l’oud saoudien est le même instrument utilisé dans d’autres pays comme la Grèce, l’Iran ou la Turquie, on note quelques différences : 

  • De taille ;
  • De style ; 
  • De timbre. 

Le luth européen est par exemple une variante de l’oud, dont il tire son nom (al-oud).

Le Mirwas et le Manjur

Encore appelé Marwas, le Mirwas est un petit tambour rythmique en cuir composé d’un cône creux en aluminium.

Les habitants d’Al-Ahsa étaient réputés pour jouer des Mirwas lors des soirées musicales. Dans la région de Najd, ils sont utilisés fréquemment pour faire de la poésie folklorique nabatéenne ancienne.

Le Manjur quant à lui est un instrument fabriqué à partir des sabots de chèvre qui sont suspendus à un morceau de tissu de 30 pieds carrés.

Pour le jouer, l’instrumentiste le place autour de la taille. Le Manjur émet un bruit de crécelle et des tonalités rythmiques une fois que les sabots se heurtent.

Le Mizmar

Le Mizmar est un instrument en bois à vent à anche double qui ressemble beaucoup à la Dulzaina. 

Datant du XVIIe siècle, il a également été considéré comme le prédécesseur des instruments tels que les clarinettes ou les flûtes. 

D’autre part, les orchestres jouent avec le Mizmar en accompagnant la danse folklorique traditionnelle connue sous le nom de « danse Al-Mizmar ». 

Lors de l’exécution de cette dernière, les habitants explosent des airs tout en faisant tournoyer une canne de bambou.

Le Qanoun

Le qanoun (ou qanum) provient d’une ancienne harpe d’origine égyptienne. Il est présent dans la musique saoudienne depuis plusieurs siècles et donne le ton aux autres instruments ainsi qu’aux chanteurs.

Le corps est constitué d’une planche de bois plate où les cordes sont tendues suivant des groupes de trois cordes. 

Pour jouer le qanoun, le musicien l’installe sur une table ou sur les genoux et pince ensuite les cordes par 2 plectres.

Sur le côté gauche, chaque corde passe à travers une série de leviers en laiton, utilisés pour faire des petits changements de tonalité.

Étant donné que le qanoun ne comprend que 8 notes dans chaque octave, le musicien règle initialement les leviers pour créer la gamme selon le système maqâm.

En résumé

La musique traditionnelle de l’Arabie saoudite reste très limitée, mais elle a pu hériter d’une riche histoire qui la rend très influente. Les instruments utilisés par les musiciens et chanteurs de l’époque étaient aussi très variés, produisant des mélodies agréables et relaxantes.